Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes.
ROSA LUXEMBURG
Être dans le vent : une ambition de feuille morte.
GUSTAVE THIBON
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
FRANÇOIS RABELAIS
Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté, il échoue à tout.
ALBERT CAMUS
La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique...
Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force.
PASCAL
Louis Aragon, « La chanson de France »
Antoine de Saint-Exupéy, Lettre au général X (extraits)
Louis Aragon, « Je vous salue, ma France »
======================================================================================
Louis Aragon, « La chanson de France »,
Morceau choisi dans Le crève-cœur (1941)
Tant qu’un
enfant rêvera de l’aurore,
tant qu’une
rose embaumera la nuit,
tant qu’un
cœur quelque part éprouvera le vertige,
tant qu’un
pas chantera sur la chaussée,
tant que
l’hiver quelqu’un se souviendra du printemps,
tant qu’il y
aura dans la tête d’un seul homme
une manière
de musique,
et dans le
silence une douceur comparable à la femme aimée,
tant qu’il
flottera un peu de jour sur le monde et sa destinée …
… on
entendra la chanson de France.
Tant qu’il y
aura dans la dernière maison de l’univers
un restant
de chaleur et de tendresse,
tant que
dans la dernière chambre humaine dévastée
un bout de
miroir encore se souviendra de la beauté,
tant qu’une
trace de pied nu attestera le passage
d’un être de
chair et de sang sur une plage,
tant qu’un
livre sera pour des yeux la porte des songeries,
tant que de
la cathédrale à l’audace des ponts,
de la
fresque à la carte postale,
et de la
prose de Sainte-Eulalie
à la parole
enregistrée d’un poète qui naîtra,
toute forme
de la mémoire n’aura pas été saccagée,
anéantie …
… on
entendra la chanson de France.
Tant qu’une
petite fille bercera sa poupée,
tant qu’on
aura plaisir à Peau d’Ane
ou à la Belle
au bois dormant,
tant que les
garçons lanceront des pierres plates
sur l’eau
des rivières,
tant qu’on
s’appellera tout bonnement Marie ou Jean,
tant qu’on
jouera à la main chaude, aux billes,
aux barres,
à chat-perché,
tant qu’on
cachera des fèves dans la brioche au jour des Rois
et qu’on
fera des crêpes en carnaval,
tant que les
tout-petits s’essaieront à retrouver sur les pianos
l’air d’Au
clair de la Lune,
tant qu’on
dira d’Yseut, de Manon, de Nana …
… on
entendra la chanson de France.
Mais
surtout, mes amis,
quels que
soient les péripéties de l’immense troupeau,
les
catastrophes des continents,
les aléas
monstrueux de l’histoire,
surtout,
surtout,
quelles que
soient les transformations imprévisibles
d’une
humanité en proie aux miracles de son esprit,
aux
conséquences infinies de l’immense partie d’échecs
qui va
donner la clé de l’avenir,
quels que
soient les développements de ce qu’elle enfante,
et
l’apocalypse commencée,
ô mes amis
surtout,
tant que
s’élèvera la double harmonie aux répons merveilleux,
qui de deux
noms dit tout un peuple,
et c’est
Jeanne d’Arc et Fabien,
soyez-en
sûrs, on l’entendra …
… car c’est
la chanson de France.
***************
Lettre au
général « X »
par
Antoine de
SAINT-EXUPÉRY
(texte intégral)
Je viens de faire quelques vols sur
« P-38 ». C’est une belle machine. J’aurais été heureux de disposer de ce
cadeau-là pour mes vingt ans. Je constate avec mélancolie qu’aujourd’hui, à
quarante-trois ans, après quelque six mille cinq cents heures de vol sous tous
les ciels du monde, je ne puis plus trouver grand plaisir à ce jeu-là. Ce n’est
plus qu’un instrument de déplacement – ici, de guerre. Si je me soumets à la
vitesse et à l’altitude à un âge patriarcal pour ce métier, c’est bien plus
pour ne rien refuser des emmerdements de ma génération que dans l’espoir de
retrouver les satisfactions d’autrefois.
Ceci est peut-être mélancolique,
mais peut-être bien ne l’est pas. C’est sans doute quand j’avais vingt ans que
je me trompais. En octobre 1940, de retour d’Afrique du Nord où le groupe 2-33
avait émigré, ma voiture étant remisée, exsangue, dans quelque garage
poussiéreux, j’ai découvert la carriole et le cheval. Par elle, l’herbe des
chemins. Les moutons et les oliviers. Ces oliviers avaient un autre rôle que
celui de battre la mesure derrière les vitres à cent trente kilomètres à
l’heure. Ils se montraient dans leur rythme vrai qui est de lentement fabriquer
des olives. Les moutons n’avaient pas pour fin exclusive de faire tomber la
moyenne. Ils redevenaient vivants. Ils faisaient de vraies crottes et
fabriquaient de la vraie laine. Et l’herbe aussi avait un sens puisqu’ils la
broutaient.
Et je me suis senti revivre dans ce
seul coin du monde où la poussière soit parfumée (je suis injuste, elle l’est
en Grèce aussi comme en Provence). Et il m’a semblé que, durant toute ma vie,
j’avais été un imbécile...
Tout cela pour vous expliquer que
cette existence grégaire au coeur d’une base américaine, ces repas expédiés
debout en dix minutes, ce va-et-vient entre les monoplaces de 2 600 CV dans une
sorte de bâtisse abstraite où nous sommes entassés à trois par chambre, ce
terrible désert humain, en un mot, n’a rien qui me caresse le coeur. Ça aussi,
comme les missions sans profit ou espoir de retour de juin 1940, c’est une
maladie à passer. Je suis « malade » pour un temps inconnu. Mais je ne me
reconnais pas le droit de ne pas subir cette maladie. Voilà tout. Aujourd’hui,
je suis profondément triste – et en profondeur. Je suis triste pour ma
génération qui est vide de toute substance humaine. Qui, n’ayant connu que le
bar, les mathématiques et les Bugatti comme forme de vie spirituelle, se trouve
aujourd’hui dans une action strictement grégaire qui n’a plus aucune couleur.
On ne sait pas le remarquer. Prenez le phénomène militaire d’il y a cent ans.
Considérez combien il intégrait d’efforts pour qu’il fût répondu à la vie
spirituelle, poétique ou simplement humaine de l’homme. Aujourd’hui que nous
sommes plus desséchés que des briques, nous sourions de ces niaiseries. Les
costumes, les drapeaux, les chants, la musique, les victoires (il n’est pas de
victoire aujourd’hui, rien qui ait la densité poétique d’un Austerlitz. Il
n’est que des phénomènes de digestion lente ou rapide), tout lyrisme sonne
ridicule et les hommes refusent d’être réveillés à une vie spirituelle
quelconque. Ils font honnêtement une sorte de travail à la chaîne. Comme dit la
jeunesse américaine : « Nous acceptons honnêtement ce job ingrat »et la
propagande, dans le monde entier, se bat les flancs avec désespoir. Sa maladie
n’est point d’absence de talents particuliers, mais de l’interdiction qui lui
est faite de s’appuyer, sans paraître pompière, sur les grands mythes
rafraîchissants. De la tragédie grecque, l’humanité, dans sa décadence, est
tombée jusqu’au théâtre de M. Louis Verneuil (on ne peut guère aller plus
loin). Siècle de la publicité, du système Bedeau, des régimes totalitaires et
des armées sans clairons ni drapeaux ni messe pour les morts. Je hais mon
époque de toutes mes forces. L’homme y meurt de soif.
Ah ! Général, il n’y a qu’un
problème, un seul de par le monde. Rendre aux hommes une signification
spirituelle, des inquiétudes spirituelles. Faire pleuvoir sur eux quelque chose
qui ressemble à un chant grégorien. Si j’avais la foi, il est bien certain que,
passé cette époque de « job nécessaire et ingrat », je ne supporterais plus que
Solesmes. On ne peut plus vivre de frigidaires, de politique, de bilans et de
mots croisés, voyez-vous ! On ne peut plus. On ne peut plus vivre sans poésie,
couleur ni amour. Rien qu’à entendre un chant villageois du XVe siècle, on
mesure la pente descendue. Il ne reste rien que la voix du robot de la
propagande (pardonnez-moi). Deux milliards d’hommes n’entendent plus que le
robot, ne comprennent plus que le robot, se font robots. Tous les craquements
des trente dernières années n’ont que deux sources : les impasses du système
économique du XIXe siècle, le désespoir spirituel. Pourquoi Mermoz a-t-il suivi
son grand dadais de colonel sinon par soif ? Pourquoi la Russie ? Pourquoi
l’Espagne ? Les hommes ont fait l’essai des valeurs cartésiennes : hors les
sciences de la nature, ça ne leur a guère réussi. Il n’y a qu’un problème, un
seul : redécouvrir qu’il est une vie de l’esprit plus haute encore que la vie
de l’intelligence, la seule qui satisfasse l’homme. Ça déborde le problème de
la vie religieuse qui n’en est qu’une forme (bien que peut-être la vie de
l’esprit conduise à l’autre nécessairement). Et la vie de l’esprit commence là
où un être « un » est conçu au-dessus des matériaux qui le composent. L’amour
de la maison – cet amour inconnaissable aux États-Unis – est déjà de la vie de
l’esprit.
Et la fête villageoise et le culte
des morts (je cite ça, car il s’est tué depuis mon arrivée ici deux ou trois
parachutistes, mais on les a escamotés : ils avaient fini de servir). Cela
c’est de l’époque, non de l’Amérique : l’homme n’a plus de sens.
Il faut absolument parler aux
hommes.
À quoi servira de gagner la guerre
si nous en avons pour cent ans de crise d’épilepsie révolutionnaire ? Quand la
question allemande sera enfin réglée, tous les problèmes véritables
commenceront à se poser. Il est peu probable que la spéculation sur les stocks
américains suffise, au sortir de cette guerre, à distraire, comme en 1919,
l’humanité de ses soucis véritables. Faute d’un courant spirituel fort, il
poussera, comme champignons, trente-six sectes qui se diviseront les unes les
autres. Le marxisme lui-même, trop vieillot, se décomposera en une multitude de
néo-marxismes contradictoires. On l’a bien observé en Espagne. À moins qu’un
César français ne nous installe dans un camp de concentration néo-socialiste
pour l’éternité.
Ah ! quel étrange soir ce soir, quel
étrange climat. Je vois de ma chambre s’allumer les fenêtres de ces bâtisses sans
visage. J’entends les postes de radio divers débiter leur musique de mirliton à
cette foule désoeuvrée venue d’au-delà des mers et qui ne connaît même pas la
nostalgie.
On peut confondre cette acceptation
résignée avec l’esprit de sacrifice ou la grandeur morale. Ce serait là une
belle erreur. Les liens d’amour qui nouent l’homme d’aujourd’hui aux êtres
comme aux choses sont si peu tendus, si peu denses que l’homme ne sent plus
l’absence comme autrefois. C’est le mot terrible de cette histoire juive : « Tu
vas donc là-bas ? Comme tu seras loin ! – Loin d’où ? » Le « où » qu’ils ont
quitté n’était plus guère qu’un vaste faisceau d’habitudes. En cette époque de
divorce, on divorce avec la même facilité d’avec les choses. Les frigidaires
sont interchangeables. Et la maison aussi si elle n’est qu’un assemblage. Et la
femme. Et la religion. Et le parti. On ne peut même pas être infidèle : à quoi
serait-on infidèle ? Loin d’où et infidèle à quoi ? Désert de l’homme.
Qu’ils sont donc sages et paisibles,
ces hommes en groupe. Moi, je songe aux marins bretons d’autrefois, qui
débarquaient à Magellan, à la Légion étrangère, lâchés sur une ville, à ces
noeuds complexes d’appétits violents et de nostalgie intolérable qu’ont
toujours constitués les mâles un peu trop sévèrement parqués. Il fallait
toujours, pour les tenir, des gendarmes forts ou des principes forts ou des
fois fortes. Mais aucun de ceux-là ne manquerait de respect à une gardeuse
d’oies. L’homme d’aujourd’hui, on le fait tenir tranquille, selon le milieu,
avec la belote ou avec le bridge. Nous sommes étonnamment bien châtrés. Ainsi
sommes-nous enfin libres. On nous a coupé les bras et les jambes, puis on nous
a laissés libres de marcher. Mais je hais cette époque où l’homme devient, sous
un totalitarisme universel, bétail doux, poli et tranquille. On nous fait
prendre ça pour un progrès moral ! Ce que je hais dans le marxisme, c’est le
totalitarisme à quoi il conduit. L’homme y est défini comme producteur et
consommateur, le problème essentiel est celui de distribution. Ainsi dans les
fermes modèles. Ce que je hais dans le nazisme, c’est le totalitarisme à quoi
il prétend par son essence même. On fait défiler les ouvriers de la Ruhr devant
un Van Gogh, un Cézanne et un chromo. Ils votent naturellement pour le chromo.
Voilà la vérité du peuple ! On boucle solidement dans un camp de concentration
les candidats Cézanne, les candidats Van Gogh, tous les grands
non-conformistes, et l’on alimente en chromos un bétail soumis. Mais où vont
les États-Unis et où allons-nous, nous aussi, à cette époque de fonctionnariat
universel ? L’homme robot, l’homme termite, l’homme oscillant du travail à la
chaîne : système Bedeau, à la belote. L’homme châtré de tout son pouvoir
créateur et qui ne sait même plus, du fond de son village, créer une danse ni
une chanson. L’homme que l’on alimente en culture de confection, en culture
standard comme on alimente les boeufs en foin. C’est cela, l’homme
d’aujourd’hui.
Et moi, je pense que, il n’y a pas
trois cents ans, on pouvait écrire La Princesse de Clèves ou s’enfermer dans un
couvent pour la vie à cause d’un amour perdu, tant était brûlant l’amour.
Aujourd’hui, bien sûr, des gens se suicident. Mais la souffrance de ceux-là est
de l’ordre d’une rage de dents. Intolérable. Ça n’a point à faire avec l’amour.
Certes, il est une première étape.
Je ne puis supporter l’idée de verser des générations d’enfants français dans
le ventre du Moloch allemand. La substance même est menacée. Mais, quand elle
sera sauvée, alors se posera le problème fondamental qui est celui de notre
temps. Qui est celui du sens de l’homme, et il n’est point proposé de réponse
et j’ai l’impression de marcher vers les temps les plus noirs du monde.
Ça m’est bien égal d’être tué en
guerre. De ce que j’ai aimé, que restera-t-il ? Autant que des êtres, je parle
des coutumes, des intonations irremplaçables, d’une certaine lumière
spirituelle. Du déjeuner dans la ferme provençale sous les oliviers, mais aussi
de Haendel. Les choses, je m’en fous, qui subsisteront. Ce qui vaut, c’est
certain arrangement des choses. La civilisation est un bien invisible
puisqu’elle porte non sur les choses, mais sur les invisibles liens qui les
nouent l’une à l’autre, ainsi et non autrement. Nous aurons de parfaits
instruments à musique distribués en grande série, mais où sera le musicien ? Si
je suis tué en guerre, je m’en moque bien. Ou si je subis une crise de rage de
ces sortes de torpilles volantes qui n’ont plus rien à voir avec le vol et font
du pilote parmi ses boutons et ses cadrans une sorte de chef comptable (le vol
aussi, c’est un certain ordre de liens). Mais, si je rentre vivant de ce « job
nécessaire et ingrat », il ne se posera pour moi qu’un problème : que peut-on,
que faut-il dire aux hommes ?
Je sais de moins en moins pourquoi
je vous raconte tout ceci. Sans doute pour le dire à quelqu’un, car ce n’est
point ce que j’ai le droit de raconter. Il faut favoriser la paix des autres et
ne pas embrouiller les problèmes. Pour l’instant, il est bien que nous nous
fassions chefs comptables à bord de nos avions de guerre.
Depuis le temps que j’écris, deux
camarades se sont endormis devant moi dans ma chambre. Il va me falloir me
coucher aussi, car je suppose que ma lumière les gêne (ça me manque bien, un
coin à moi !). Ces deux camarades, dans leur genre, sont merveilleux. C’est
droit, c’est noble, c’est propre, c’est fidèle. Et je ne sais pourquoi
j’éprouve, à les regarder dormir ainsi, une sorte de pitié impuissante. Car,
s’ils ignorent leur propre inquiétude, je la sens bien. Droits, nobles,
propres, fidèles, oui, mais aussi terriblement pauvres. Ils auraient tant
besoin d’un dieu. Pardonnez-moi si cette mauvaise lampe électrique que je vais
éteindre vous a aussi empêché de dormir et croyez en mon amitié.
Lettre écrite à
La Marsa, près de Tunis, en juillet 1943.
Parue dans Le
Figaro littéraire, n° 103, 10 avril 1948.
Recueillie dans
Un sens à la vie, Gallimard, 1956.
***************
« Je vous salue,
ma France »
Je vous salue, ma
France, arrachée aux fantômes !
Ô rendue à la
paix ! Vaisseau sauvé des eaux…
Pays qui chante
: Orléans, Beaugency, Vendôme !
Cloches,
cloches, sonnez l’angélus des oiseaux !
Je vous salue,
ma France aux yeux de tourterelle,
Jamais trop mon
tourment, mon amour jamais trop.
Ma France, mon
ancienne et nouvelle querelle,
Sol semé de
héros, ciel plein de passereaux…
Je vous salue,
ma France, où les vents se calmèrent !
Ma France de
toujours, que la géographie
Ouvre comme une
paume aux souffles de la mer
Pour que
l’oiseau du large y vienne et se confie.
Je vous salue,
ma France, où l’oiseau de passage,
De Lille à
Roncevaux, de Brest au Montcenis,
Pour la première
fois a fait l’apprentissage
De ce qu’il peut
coûter d’abandonner un nid !
Patrie également
à la colombe ou l’aigle,
De l’audace et
du chant doublement habitée !
Je vous salue,
ma France, où les blés et les seigles
Mûrissent au
soleil de la diversité…
Je vous salue,
ma France, où le peuple est habile
À ces travaux
qui font les jours émerveillés
Et que l’on
vient de loin saluer dans sa ville
Paris, mon cœur,
trois ans vainement fusillé !
Heureuse et
forte enfin qui portez pour écharpe
Cet arc-en-ciel
témoin qu’il ne tonnera plus,
Liberté dont
frémit le silence des harpes,
Ma France
d’au-delà le déluge, salut !
Louis Aragon, Le
Musée Grévin, 1943
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire