Vous êtes mort quand vous avez refusé de vous dresser pour la bonne cause.
Vous êtes mort quand vous avez refusé de vous dresser pour la vérité.
Vous êtes mort quand vous avez refusé de vous dresser pour la justice.
MARTIN LUTHER KING
Vivre est ce qu'il y a de plus beau au monde, la plupart des gens existent, c'est tout.
OSCAR WILDE
La démagogie s'introduit quand, faute de commune mesure,
le principe d'égalité s'abâtardit en principe d'identité.
ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY
L'homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres.
CONFUCIUS
Principes des Veillées
Paul Eluard, « Dit de la force de l'amour »
Lettre aux Veilleurs du Père Daniel-Ange (extraits)
======================================================================================Les Veilleurs
Principes des Veillées
Le 11 juin 2013
Les Veilleurs forment un mouvement non-violent, né en
marge de la contestation à la loi Taubira. Face à la démission de la pensée, à
l’assoupissement des consciences et au délitement progressif du sens de l’homme,
les Veilleurs ont choisi de demeurer vigilants pour réveiller l'âme du peuple
auquel ils appartiennent.
*
**
1. Non-violence. Les Veilleurs condamnent toute forme de violence,
quelle qu’elle soit. Chaque veilleur s’engage donc à s’asseoir pacifiquement
durant la Veillée, à ne jamais répondre aux provocations et à ne jamais faire
usage de la force. La vocation des Veilleurs est de désarmer la violence pour
être au service du bien commun et de la
paix sociale. Quelle que soit l’action qu’ils entreprennent, les Veilleurs
cherchent toujours un moyen juste au service d’une fin juste.
« La
non-violence est une arme puissante et juste, qui tranche sans blesser et
ennoblit l'homme qui la manie. C'est une épée qui guérit. » Mahatma Gandhi
2. Culture. Les Veilleurs ont choisi d’honorer la personne
humaine dans toute ses dimensions (corps, cœur, âme et esprit) par la médiation
de la culture, de la philosophie et des arts (chant, théâtre, …), afin de
retrouver le sens de l’homme, de la justice et de la vérité à travers la
redécouverte de grands penseurs dont les textes sont lus durant les Veillées,
et accompagnés de témoignages.
« C’est
dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal. » Hannah Arendt
3. Lumière.
Les Veilleurs se rassemblent à la lueur de quelques bougies qui manifestent la
flamme de leur espérance, l’ardeur de leur vigilance et de leur résistance
pacifique, ainsi que l’éveil des consciences qu’ils entendent susciter.
« Or, du
fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur
du jour et de tous ses présents.
Si nous
ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui
prouvera qu’enfin nous vivons au présent. »
Robert Desnos
4. Espérance. Les Veilleurs, plutôt que de sombrer dans le
découragement, l’amertume et le pessimisme, sont porteurs d’espérance pour leur
temps et leurs concitoyens, en préférant inlassablement la vérité au mensonge,
la beauté à la laideur, la justice à l'iniquité, la paix à l’hostilité, l’amour
à la haine. Veiller, c’est commencer à changer sa vie et espérer ainsi changer
la société.
« Dans
l’homme jamais l’espérance n’est vaine. » Victor Hugo
5. Ouverture. Les Veilleurs ne sont affiliés à aucune étiquette
politique et forment un mouvement non-confessionnel : toutes les personnes,
quelles que soient leurs opinions politiques et leurs convictions religieuses,
sont les bienvenues au Veillées. Pour autant, les Veilleurs entendent susciter
une révolution intérieure et spirituelle, c’est-à-dire réaffirmer la grandeur
de l’esprit de l’homme et l’inaliénabilité de sa liberté de conscience.
« Mon
humanité est tressée à la vôtre, car nous ne pouvons être humains qu’ensemble.
» Desmond Tutu
6. Générosité. Être Veilleur, c'est offrir quelques heures à sa
société pour redécouvrir le sens de la vie et la réalité de la personne
humaine. C’est accepter d’être présent et de se lever pour d’autres que
soi-même, de semer un grain qui produira un jour une moisson pour les
générations à venir.
« La
vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. »
Albert Camus
7. Engagement. Le mouvement entend inciter chaque Veilleur à
s’engager au sein de la vie politique, associative, éducative, syndicale, écologique,
économique et culturelle de son pays afin de promouvoir au sein des structures existantes, quelles
qu’elles soient, le sens de la vie et de la dignité humaines. Veiller,
c’est reconnaître que nous sommes des
êtres de relation, des citoyens responsables et pleinement engagés dans l’avenir de leur pays, en vue d’un
redressement culturel et politique profond, réellement respectueux de la personne humaine.
« Une
civilisation repose sur ce qui est exigé des hommes,
non sur ce qui leur est
fourni. » A. de Saint-Exupéry
***************
Paul Eluard, Dit
de la force de l’amour
Entre tous
mes tourments entre la mort et moi
Entre mon
désespoir et la raison de vivre
Il y a
l’injustice et ce malheur des hommes
Que je ne
peux admettre il y a ma colère
Il y a les
maquis couleur de sang d’Espagne
Il y a les
maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le
sang le ciel et le droit à l’espoir
Pour tous
les innocents qui haïssent le mal
La lumière
toujours est tout près de s’éteindre
La vie
toujours s’apprête à devenir fumier
Mais le
printemps renaît qui n’en a pas fini
Un bourgeon
sort du noir et la chaleur s’installe
Et la
chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens
atrophiés n’y résisteront pas
J’entends
le feu parler en riant de tiédeur
J’entends
un homme dire qu’il n’a pas souffert
Toi qui fus
de ma chair la conscience sensible
Toi que
j’aime à jamais toi qui m’as inventé
Tu ne
supportais pas l’oppression ni l’injure
Tu chantais
en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais
d’être libre et je te continue.
***************
Lettre
aux Veilleurs du Père Daniel-Ange (texte intégral)
A
vous, les veilleurs éveillant l’émerveillement ! Devant vos paisibles visages,
éclairés du dedans par une clarté d’ailleurs, j’hallucine ! Me voilà
complètement scotché ! Qui donc êtes vous ? Je vais vous le dire : vous êtes
les survivants d’une guerre aseptisée, les rescapés d’un naufrage, les
résistants qui refusez de laisser souiller la beauté de votre jeunesse et
ternir la pureté de vos regards. Les prophètes de la Joie, les sentinelles du
matin, les fils et filles de la Lumière: c’est vous ! Oui, chacun de vous ! En
veillant au long des nuits, vous faites advenir l’aurore. Vous débordez d’une
toute neuve joie de vivre, car vous découvrez pour quoi vivre, selon le dernier
mot d’une jeune américaine, Cassie Bernall : «
Si tu ne sais pas pour qui vivre, ce n’est pas la peine de vivre. » Vous
êtes l’espérance de la France – oui, la France espérante – et au-delà, de tous
les jeunes d’Europe qui, via Facebook et iPod sont rivés, nuit après nuit,
guettent le moment de faire de même chez eux. Vous allez en engendrer une multitude. Peut-être même
dans le monde entier. Face à un raz-de-marée d’eau polluée, vous formez une
lame de fond purifiant tout sur son
passage. Vous dénoncez le mensonge qui vide les mots de leur sens. Vous vous
rebellez contre une idéologie virant au totalitarisme d’Etat. Vous vous
révoltez contre les manipulations frisant la dictature. Vous vous insurgez
contre les aberrations qui - tels des monstres - se profilent à l’horizon. Vous
alliez la lucidité au courage. Lucidité de votre réflexion, courage de vos
actions. Lucidité intellectuelle et courage
« gestuel ». Vous refusez qu’on vous traite comme des imbéciles en vous
forçant à penser qu’on peut « être mâle en étant féminin et femelle en étant
masculin. » Non mais ça va pas la tête !
Devant
une subversion anthropologique, vous êtes le fer de lance d’une insurrection
civique. Devant une révolution contre-humanitaire, vous forgez la rébellion de
lumière. Devant l’invasion de théories subversives de notre civilisation, vous
entrez en dissidence, avant d’être peut-être, acculés à une désobéissance
civile. Devant le nouveau colonialisme qui vient envahir nos esprits et
pervertir notre intelligence vous entrez en résistance. En toute connaissance
de cause. Vous voyant à genoux, face à face devant les forces de l’ordre, me
revient ce que j’écrivais de la Pologne voici 30 ans au moment de l’état de guerre dans un Etat contre la
Nation : « Quand on matraque ce peuple, il tombe à genoux ». Et ce mot du grand serviteur de la vie Jérôme Lejeune :
« Quand tombe le soldat, c’est à genoux
qu’il se bat. » Vous rejetez cette chape de plomb de la pensée unique imposée.
Vous libérez la parole, enfin ! Vous récusez la dictature du prêt à penser, des
idées imposées, des arguments bidon, de la paresse intellectuelle. Vous savez
rendre compte, expliquer le pourquoi de
votre comportement. Vous refusez le relativisme qui conduit au nihilisme. Les
héros de la liberté, c’est vous. Les champions de l’écologie humaine, c’est
vous. C’est vous les garants de la création qui vous est désormais confiée en
son plus beau chef-d’œuvre : un homme et une femme qui dans l’amour font
exister un enfant, unique au monde, dont l’âme vivra toujours. Vous vous battez
pour sauver le mystère de la vie, de l’amour et de la source même : nos
familles. Déjà si fragiles, si menacées, si attaquées. Mais en vous voyant, je
vois les papas et les mamans de demain et je devine vos futurs enfants,
débordants de vie, car comblés d’un amour fidèle en crescendo.
Vous
montez au créneau pour barrer la route à ceux qui – consciemment ou non –
s’attaquent aux fondements de même de l’existence. Dans une société virtuelle,
superficielle et artificielle vous êtes les garçons et les filles de
l’essentiel. Et cela, en toute gratuité, sans rechercher aucun avantage
personnel. Mais uniquement par amour. Par amour de votre pays, de votre peuple,
de votre nation, de votre patrie. Vous êtes ceux qui sauvent son honneur. Qui
portez haut son étendard. Vous êtes non seulement son avenir, mais son présent,
car quel présent-cadeau que votre intrépidité, inattendue, dépassant tous les
espoirs. Sur vos visages, je vois la France, l’Europe de demain. Je vois
la nouvelle génération de politiciens
qui ne seront que les humbles serviteurs du peuple confié à leur cœur et non
des prédateurs. Et cela – ô stupeur – : pacifiquement et paisiblement :
récusant toute violence, renonçant à toute agressivité même verbale, à tout
propos ordurier, à tout mépris de ceux qui pensent autrement. Les mains vides
vous désamorcez les grenades, vous transpercez casques et boucliers pour rejoindre l’homme en ses profondeurs.
Quel gendarme, policier, CRS, n’est pas impressionné au tréfonds de son âme,
par la maîtrise de soi, le sens civique, l’auto-discipline dont vous faites
preuve. Beaucoup rêveraient d’être avec vous, de l’autre côté de la barrière.
Votre innocence désarme leur puissance. Votre calme est plus dangereux que
leurs armes, que toutes les armes du monde. Vos silences font fléchir leur
arrogance. Ceux qui ont peur, ce n’est pas vous. Ce sont eux. Peur de vos
regards où ne transparaissent que la paix et la détermination. Peur de vos visages
où ne se lit aucune haine, aucune révolte. Les geôliers de Maximilien Kolbe lui
hurlaient : « Ne nous regarde pas ainsi
! » Tant le Ciel se réfléchissait dans ses yeux. Vous retrouvez sans le savoir
la grande stratégie qui a fini par faire s’écrouler ce rideau de fer qui
pendant 50 ans a cassé en deux notre Europe.
La
tactique des foules passives, à condition d’être massives. Ces foules, surtout
de jeunes, qui ont envahi les avenues de Berlin, Vilnius, Prague, Bratislava,
Budapest, Kiev : ces révolutions dites oranges, de velours, printanières. Leurs
premiers soulèvements ont été
sauvagement réprimés dans un bain de sang, tout comme sur la place Tien-an-Men
à Pékin. Mais mêmes écrasés sous les chars, ils n’ont pas cédé. Ils ont tenu
coûte que coûte, dans la clandestinité, imaginant toutes sortes de trucs,
d’astuces et de combines pour freiner le
pouvoir totalitaire. Jusqu’à finir par remporter la victoire. Tous ceux de
votre génération en Europe du Centre et de l’Est qui vous voient sur la toile, –
médusés – briller tels des diamants, se rappellent immédiatement ces jours d’il
y a 30 ans qui ont fait basculer le monde de l’esclavage idéologique à la
liberté de la Vérité. Car seule la Vérité rend libre, comme Vaclav Havel,
sortant de prison l’avait écrit sur l'étendard flottant sur son palais
présidentiel. Micro à un Soljenitsyne : « Une seule parole de vérité pèse plus
lourd que le monde entier ». Micro à un Jerzy Popieluszko : « La vérité qui ne
coûte rien est un mensonge. L’amour doit aller de pair avec le courage. La
nation dépérit lorsqu’elle manque de courage, lorsqu’elle se ment à elle-même.
» En voyant certains, brutalisés, provisoirement kidnappés, je revoyais à
Varsovie, ces jeunes priant, chantant toute la nuit autour de grandes croix en
fleurs, se faire brutalement embarquer par la police et bâillonnés, continuer à
prier et chanter. Car « si eux se taisent, les pierres crieront. » Et vous
voilà à votre tour, traités comme des salopards. Votre crime ? Oser dire, avec
vos pieds battant le pavé, ce que toute l’humanité depuis la nuit des temps et
dans tous les pays sait d’instinct : tout bébé a le droit de dire : papa,
maman, sans mentir. C’est tout. Eh bien ! Cela devient du jour au lendemain,
passible de prison. Non, mais ! On marche sur la tête ! Mais en ce cas, on perd
vite l’équilibre et on s’écroule. Merci de rester équilibrés, de rester des
êtres humains.
Au
forceps, on passe des lois infantiles, qui violent la conscience humaine, qui
violeront psychologiquement des enfants, frustrés de leurs repères essentiels.
Des lois immorales, tout en voulant moraliser la politique. On tente de vous
empêcher de manifester, de parler, presque de penser, de réfléchir… Cela dans
un pays qui se vante de sa démocratie, qui « cocorique » sur la liberté d’expression,
se gargarise des droits de l’homme tout en bafouant les premiers droits des
enfants : le droit à la vie, à la vérité, à la beauté, à l’amour. Mais à cette
violence institutionnelle, vous répondez par la non-violence. Et pour sauver le
simple bon sens, vous voilà prêts à l’objection de conscience. Héroïquement.
Cet acte de liberté suprême, personne jamais ne pourra vous l’arracher. Ce que
vous faites, le grand Gandhi en rêvait. Ainsi qu’Albert Einstein : « Ne fais
rien contre ta conscience, même si c’est l’Etat qui te le demande. » C’est vous
qui êtes justes, vrais, honnêtes. Non et non, on ne joue pas avec la vie d’un
enfant. Oui, et oui, la Vie vaut la peine d’être défendue, protégée, aimée. A
n’importe quel prix, car elle est sans prix. Eliminer en catimini un enfant
dont le seul crime est de n’être pas aux normes ou copie-conforme à la commande
: non plus, ça jamais ! Fabriquer des semi-orphelins qui ne connaîtront jamais
leur géniteur et leur ascendance : non plus, ça jamais ! Et comment ne pas me
sentir tout petit devant vous, les merveilleuses "mères-veilleuses",
courageuses petites mamans qui veillez (dans le froid) des nuits entières
simplement pour sauver d’avance ce mystère de la vie en son extrême fragilité,
là où elle est la plus menacée, la plus méprisée : là où elle est la plus
divine. Vous sentez comme personne le trésor sans prix d’un tout petit qu’on
n’a pas le droit d’arracher à son premier berceau. Vos larmes de mères
l’emporteront sur les armes de tout Etat totalitaire.
A
travers vous, c’est une génération neuve qui se lève, se soulève. Sur une
pelouse, un trottoir, une place. N’es-tu pas l’ambassadeur de ton peuple, de ta
famille, amis, camarades qui ne peuvent t’y rejoindre, du moins ce soir ?
Heureuse, bienheureuse votre génération à qui il est donné de vivre une époque
aussi passionnante, des événements aussi enthousiasmants, de poser des actes
aussi percutants. Pour ainsi réveiller tout un peuple de sa léthargie, de son
indifférence, de sa couardise : soyez bénis ! Pour secouer nos politiciens de
leurs lâchetés, nos idéologues de leurs hypocrisie et nos dirigeants de leur
autisme : soyez bénis ! Pour arracher les adultes à leur confort, à leur
égocentrisme et donc à leur morosité :
soyez bénis ! Nous, adultes, puissions-nous être dignes de votre courage, de
votre audace, de votre détermination. Etre à la hauteur de vos cœurs. Puissions-nous ne pas vous décevoir mais
plutôt nous laisser entraîner par votre juvénile enthousiasme et, boostés par
vos audaces, nous battre courageusement pour que votre voix ne soit pas
bâillonnée, votre joie surtout pas étouffée, que votre Espérance ne soit pas
étranglée. Oui, pour que jamais, jamais, votre génération ne sombre dans notre
indifférente lassitude. Non, vous ne lâcherez pas. Vous ne faiblirez pas. Vous
ne renoncerez pas. Vous ne cèderez pas. N’ayez pas peur ! C’est vous déjà les
grands vainqueurs. On ne maîtrise pas longtemps un peuple par la terreur
intellectuelle. On ne construit pas indéfiniment une société sur des mensonges et
tôt ou tard, elle s’écroule. Et la Vérité l’emportera sur les caricatures du
menteur, la Vie sur les agressions de l’homicide. Vous êtes la fierté de votre
génération, l’avenir de la France, de l’Europe, de l’humanité, les vrais
prophètes de notre futur, de ceux qui font advenir l’aurore après avoir étoilé
nos nuits. Soyez-en bénis à jamais !
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