vendredi 31 mai 2013

Textes lus lors de notre 4ème veillée - 31 mai 2013


Il faut d'abord savoir ce que l'on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire,
il faut ensuite l'énergie de le faire.
GEORGES CLÉMENCEAU

L'avenir n'est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire.
HENRI BERGSON

L'espérance a deux très beaux enfants : ils s'appellent Courage et Colère.
SAINT AUGUSTIN

L'espérance est la plus grande et la plus difficile victoire
qu'un homme puisse remporter sur son âme.
GEORGES BERNANOS

Fr. Saillen, « L'Espérance »
Sully Prudhomme, « La Joie »
Albert Camus, extrait du discours de réception du Prix Nobel de littérature (1957)

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Françoise Saillen, « L'Espérance »

Au milieu d'une Création qui crie sa souffrance
L'Espérance se faufile sans bruit
Elle est bien là, au carrefour de nos errances
Quand elle vient dissiper nos nuits.

Au milieu d'un monde qui ne sait plus voir le ciel
L'Espérance chante son hymne
Il suffit que nos regards se tournent vers elle
Pour que soient chassées nos abîmes

L'Espérance se sème à tout vent
Et devient le germe d'une vie plus belle
Elle raffermit les cœurs en leur donnant
une énergie nouvelle

Au milieu d'un quotidien
Souvent envahi par le doute ou le chagrin
L'Espérance vient rallumer la flamme
Et sécher toutes les larmes

L'Espérance est la Lumière
Qui donne un sens à notre vie
Et les cœurs qu'elle éclaire
Retrouvent paix et harmonie

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Sully Prudhomme, « La Joie »

Pour une heure de joie unique et sans retour,
De larmes précédée et de larmes suivie,
Pour une heure tu peux, tu dois aimer la vie :
Quel homme, une heure au moins, n'est heureux à son tour ?

Une heure de soleil fait bénir tout le jour,
Et quand ta main serait tout le jour asservie,
Une heure de tes nuits ferait encore envie
Aux morts, qui n'ont plus même une nuit pour l'amour.

Ne te plains pas, tu vis ! Plus grand que misérable !
Et l'univers, jaloux de ton cœur vulnérable,
Achèterait la joie au même prix que lui ;

Pour la goûter, si peu que cette ivresse dure,
Les monts accepteraient l'éternelle froidure,
L'Océan l'insomnie, et les déserts l'ennui.

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 Albert Camus, Discours de réception du Prix Nobel de Littérature, 1957 (extrait)

« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.

Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre ou de mourir.

Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance… »

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