dimanche 30 juin 2013

OPÉRATION : UN POÈME PAR JOUR EN SOUTIEN À NICOLAS B. PRISONNIER POLITIQUE (10ème jour)

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10ème JOUR (DIMANCHE 30 JUIN 2013)

     ALFRED DE MUSSET (1810-1857)

                 


Mes prisons

On dit : " Triste comme la porte
D'une prison. "
Et je crois, le diable m'emporte !
Qu'on a raison.

D'abord, pour ce qui me regarde,
Mon sentiment
Est qu'il vaut mieux monter sa garde,
Décidément.

Je suis, depuis une semaine,
Dans un cachot,
Et je m'aperçois avec peine
Qu'il fait très chaud.

Je vais bouder à la fenêtre,
Tout en fumant ;
Le soleil commence à paraître
Tout doucement.

C'est une belle perspective,
De grand matin,
Que des gens qui font la lessive
Dans le lointain.

Pour se distraire, si l'on bâille,
On aperçoit
D'abord une longue muraille,
Puis un long toit.

Ceux à qui ce séjour tranquille
Est inconnu
Ignorent l'effet d'une tuile
Sur un mur nu.

Je n'aurais jamais cru moi-même,
Sans l'avoir vu,
Ce que ce spectacle suprême
A d'imprévu.

Pourtant les rayons de l'automne
Jettent encor
Sur ce toit plat et monotone
Un réseau d'or.

Et ces cachots n'ont rien de triste,
Il s'en faut bien :
Peintre ou poète, chaque artiste
Y met du sien.

De dessins, de caricatures
Ils sont couverts.
Çà et là quelques écritures
Semblent des vers.

Chacun tire une rêverie
De son bonnet :
Celui-ci, la Vierge Marie,
L'autre, un sonnet.

Là, c'est Madeleine en peinture,
Pieds nus, qui lit ;
Vénus rit sous la couverture,
Au pied du lit.

Plus loin, c'est la Foi, l'Espérance,
La Charité,
Grands croquis faits à toute outrance,
Non sans beauté.

Une Andalouse assez gaillarde,
Au cou mignon,
Est dans un coin qui vous regarde
D'un air grognon.

Celui qui fit, je le présume,
Ce médaillon,
Avait un gentil brin de plume
A son crayon.

Le Christ regarde Louis-Philippe
D'un air surpris ;
Un bonhomme fume sa pipe
Sur le lambris.

Ensuite vient un paysage
Très compliqué
Où l'on voit qu'un monsieur très sage
S'est appliqué.

Dirai-je quelles odalisques
Les peintres font,
A leurs très grands périls et risques,
Jusqu'au plafond ?

Toutes ces lettres effacées
Parlent pourtant ;
Elles ont vécu, ces pensées,
Fût-ce un instant.

Que de gens, captifs pour une heure,
Tristes ou non,
Ont à cette pauvre demeure
Laissé leur nom !

Sur ce vieux lit où je rimaille
Ces vers perdus,
Sur ce traversin où je bâille
A bras tendus,

Combien d'autres ont mis leur tête,
Combien ont mis
Un pauvre corps, un cœur honnête
Et sans amis !

Qu'est-ce donc ? en rêvant à vide
Contre un barreau,
Je sens quelque chose d'humide
Sur le carreau.

Que veut donc dire cette larme
Qui tombe ainsi,
Et coule de mes yeux, sans charme
Et sans souci ?

Est-ce que j'aime ma maîtresse ?
Non, par ma foi !
Son veuvage ne l'intéresse
Pas plus que moi.

Est-ce que je vais faire un drame ?
Par tous les dieux !
Chanson pour chanson, une femme
Vaut encor mieux.

Sentirais-je quelque ingénue
Velléité
D'aimer cette belle inconnue,
La Liberté ?

On dit, lorsque ce grand fantôme
Est verrouillé,
Qu'il a l'air triste comme un tome
Dépareillé.

Est-ce que j'aurais quelque dette ?
Mais, Dieu merci !
Je suis en lieu sûr : on n'arrête
Personne ici.

Cependant cette larme coule,
Et je la vois
Qui brille en tremblant et qui roule
Entre mes doigts.

Elle a raison, elle veut dire :
Pauvre petit,
A ton insu ton cœur respire
Et t'avertit

Que le peu de sang qui l'anime
Est ton seul bien,
Que tout le reste est pour la rime
Et ne dit rien.

Mais nul être n'est solitaire,
Même en pensant,
Et Dieu n'a pas fait pour te plaire
Ce peu de sang.

Lorsque tu railles ta misère
D'un air moqueur,
Tes amis, ta sœur et ta mère
Sont dans ton cœur.

Cette pâle et faible étincelle
Qui vit en toi,
Elle marche, elle est immortelle,
Et suit sa loi.

Pour la transmettre, il faut soi-même
La recevoir,
Et l'on songe à tout ce qu'on aime
Sans le savoir.


vendredi 28 juin 2013

Textes lus lors de notre 8ème veillée - 28 juin 2013


André Chénier, « Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre » (en soutien à Nicolas)
Discours des Veilleurs au Conseil de l'Europe le 26 juin 2013 (extraits)

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André Chénier (1762-1794)

Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphire


Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphire
       Anime la fin d’un beau jour,
Au pied de l’échafaud j’essaye encor ma lyre.
       Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l’heure en cercle promenée
       Ait posé sur l’émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
       Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière !
       Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
       Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
       Escorté d’infâmes soldats,
Ébranlant de mon nom ces longs corridors sombres,
       Où seul, dans la foule à grands pas
J’erre, aiguisant ces dards persécuteurs du crime,
       Du juste trop faibles soutiens,
Sur mes lèvres soudain va suspendre la rime ;
       Et chargeant mes bras de liens,
Me traîner, amassant en foule à mon passage
       Mes tristes compagnons reclus,
Qui me connaissaient tous avant l’affreux message,
       Mais qui ne me connaissent plus.
Eh bien ! j’ai trop vécu. Quelle franchise auguste,
       De mâle constance et d’honneur
Quels exemples sacrés doux à l’âme du juste,
       Pour lui quelle ombre de bonheur,
Quelle Thémis terrible aux têtes criminelles,
       Quels pleurs d’une noble pitié,
Des antiques bienfaits quels souvenirs fidèles,
       Quels beaux échanges d’amitié,
Font digne de regrets l’habitacle des hommes ?
       La peur blême et louche est leur Dieu,
La bassesse, la honte. Ah ! lâches que nous sommes !
       Tous, oui, tous. Adieu, terre, adieu.
Vienne, vienne la mort ! que la mort me délivre !...
       Ainsi donc, mon cœur abattu
Cède au poids de ses maux ! — Non, non, puissé-je vivre !
       Ma vie importe à la vertu.
Car l’honnête homme enfin, victime de l’outrage,
       Dans les cachots, près du cercueil,
Relève plus altiers son front et son langage,
       Brillant d’un généreux orgueil.
S’il est écrit aux cieux que jamais une épée
       N’étincellera dans mes mains,
Dans l’encre et l’amertume une autre arme trempée
       Peut encor servir les humains.
Justice, vérité, si ma main, si ma bouche,
       Si mes pensers les plus secrets
Ne froncèrent jamais votre sourcil farouche,
       Et si les infâmes progrès,
Si la risée atroce, ou plus atroce injure,
       L’encens de hideux scélérats,
Ont pénétré vos cœurs d’une large blessure,
       Sauvez-moi. Conservez un bras
Qui lance votre foudre, un amant qui vous venge.
       Mourir sans vider mon carquois !
Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange
       Ces bourreaux barbouilleurs de lois !
Ces vers cadavéreux de la France asservie,
       Égorgée ! ô mon cher trésor,
O ma plume, fiel, bile, horreur, dieux de ma vie !
       Par vous seuls je respire encor
Comme la poix brûlante agitée en ses veines
       Ressuscite un flambeau mourant.
Je souffre ; mais je vis. Par vous, loin de mes peines,
       D’espérance un vaste torrent
Me transporte. Sans vous, comme un poison livide,
       L’invisible dent du chagrin,
Mes amis opprimés, du menteur homicide
       Les succès, le sceptre d’airain,
Des bons proscrits par lui la mort ou la ruine,
       L’opprobre de subir sa loi,
Tout eût tari ma vie, ou contre ma poitrine
       Dirigé mon poignard. Mais quoi !
Nul ne resterait donc pour attendrir l’histoire
       Sur tant de justes massacrés !
Pour consoler leurs fils, leurs veuves, leur mémoire !
       Pour que des brigands abhorrés
Frémissent aux portraits noirs de leur ressemblance !
       Pour descendre jusqu’aux enfers
Nouer le triple fouet, le fouet de la vengeance
       Déjà levé sur ces pervers !
Pour cracher sur leurs noms, pour chanter leur supplice !
       Allons, étouffe tes clameurs ;
Souffre, ô cœur gros de haine, affamé de justice.
       Toi, Vertu, pleure si je meurs.

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Discours des Veilleurs au Conseil de l’Europe le 26 juin 2013 (texte intégral)

« Dans la nuit du 14 au 15 avril dernier, alors que le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe allait être adopté par le pouvoir législatif en France, au terme d’un processus parlementaire accéléré, 67 jeunes opposés au mariage homosexuel décidèrent de camper pacifiquement et sans bruit devant l’Assemblée nationale. La chose n’était pas inédite : entre autres exemples, des enfants de harkis avaient déjà choisi de camper sur ce lieu, en 2009, pendant 7 mois, pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur condition, sans être ni inquiétés ni délogés.

Mais les 67 jeunes opposants n’eurent pas droit au même traitement de faveur. Vers 1h du matin, ils furent soudainement et violemment embarqués par les forces de police, puis retenus en garde à vue pendant plus de dix-huit heures dans des conditions extrêmement pénibles, pour ne pas dire déplorables.

Face à une telle disproportion des méthodes répressives, face à un pouvoir qui révélait de plus en plus manifestement son vrai visage, et cherchait la division et l’affrontement quand il aurait fallu favoriser l’apaisement, nous avons réfléchi toute la nuit au moyen de réagir. Fallait-il se soulever et se radicaliser ? Le choix d’une action violente semblait désormais nécessaire pour se faire entendre d’un gouvernement qui enchaînait provocation sur provocation, traitant avec le plus grand mépris plusieurs centaines de milliers de Français légitimement inquiets de leur avenir, de celui de leurs enfants et de leur pays.

Mais au fil de la nuit, nous avons compris que la violence ne mènerait à rien, et qu’on ne pouvait s’ériger en défenseurs de la dignité humaine sans être en même temps garant de la paix sociale. Nous avons compris que la violence première se trouvait du côté d’une loi qui priverait bientôt les enfants d’un père ou d’une mère. Nous avons compris que notre colère, si légitime et si noble fût-elle, pouvait tout aussi bien s’exprimer de manière pacifique. Nous avons compris enfin que nous ne pourrions désarmer ces violences policières qu’en étant nous-mêmes non-violents.

Il n’y eut donc pas de concept ou de système préalable à la mise en place des Veilleurs. Non. Il n’y eut qu’une simple intuition, un sursaut naturel de la conscience, ce même sursaut qui conduisit Antigone à enterrer son frère Polynice contre les ordres de Créon. Convaincus de la gravité des évolutions en cours, nous ne pouvons nous empêcher de prendre pour modèles ces grandes voix prophétiques du XXème siècle qui, de Sophie Scholl à Jerzy Popieluszko, de Winston Churchill à Vaclav Havel, se sont courageusement levés pour réveiller une humanité en danger de mort.

Alors, la nuit qui suivit les 67 gardes à vue, nous nous sommes assis sur une pelouse devant les Invalides, avec des bougies, pour veiller sur le respect des personnes. Pour rester vigilants, tandis que les consciences de nos concitoyens s’étaient endormies dans une mortelle indifférence.

Nous sommes aussi venus avec quelques textes de littérature que nous aimons, parce que nous avons eu l’intuition très forte qu’outre la non-violence, la culture serait l’arme la plus juste contre un pouvoir qui, par cette loi, rompait avec des siècles voire des millénaires de sagesse humaine.

Oui, l’adoption de cette loi est la conséquence d’une véritable démission de la pensée. Estimant à la suite d’Hannah Arendt que les pires drames de l’Histoire se sont produits parce que les hommes ont cessé de penser, nous avons choisi de réveiller les voix des grands penseurs dont nous relisons les écrits, soir après soir.

Cinquante lors de la première veillée, nous avons vu notre nombre multiplié par dix au bout de cinq jours seulement. Voilà maintenant douze semaines que nous nous rassemblons, dans le calme le plus absolu. Le mouvement, parti de Paris, a rapidement embrasé toute la France. Les villes de Province ont en effet mis en place leurs propres veillées, de manière spontanée et autonome, sans recevoir de directives de Paris. Les Veilleurs sont désormais présents dans plus de 150 villes en France, et dans une douzaine de pays à l’étranger. Cet embrasement révèle, en France, et bien au-delà, l’existence d’une réelle soif : la soif de reconstruire le sens de l’homme et de sa dignité face à des idéologies qui le menacent. La soif de retisser le lien social d’une société pulvérisée par plusieurs siècle d’individualisme, un individualisme grossissant qui laisse la personne radicalement seule et démunie, notamment en ces temps de crise, et qui détruit les moindres aspirations de l’homme en le réduisant à ses désirs immédiats, afin de le circonscrire dans une vision à court terme, sans souci des générations qui pourront venir après lui, et sans gratitude pour celles qui l’ont fait naître.

Dimanche dernier, à Paris, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées devant les Invalides. Nous choisissons généralement de faire nos veillées en un lieu de mémoire ou de pouvoir, en lien avec le thème que nous abordons lors de nos veillées. Celles-ci sont ponctuées de lectures de textes, de discours d’intervenants (psychiatres, légistes, personnalités politiques, artistiques ou religieuses, pères ou mères de familles, enfants adoptés, personnes homosexuelles, etc.). Les Veilleurs restent assis en silence : ils applaudissent à la manière des personnes malentendantes, pour ne pas troubler le calme de la nuit, et manifester ainsi leur non-violence absolue et leur respect pour la parole d’autrui. Ce silence est interrompu par des chants que nous reprenons en cœur, notamment le chant de l’Espérance et le chant des Partisans.
Nos rassemblements sont non confessionnels et non-partisans : ils entendent être ouverts à toutes les personnes, quelles que soient leurs opinions politiques et leurs convictions religieuses, car la défense de la dignité humaine est un combat qui dépasse toutes sortes de clivages, et qui doit pouvoir rassembler les citoyens dans un même réveil des consciences.

Nos veillées sont la plupart du temps suivies d’une marche dans Paris vers un lieu symbolique. Nous sommes alors rapidement encerclés par les forces de police, et souvent soumis à des sommations. Chaque veilleur est libre de rester ou de partir. Nous demeurons sur place jusqu’au temps que nous avons fixé, sans obéir aux sommations : par cette modeste transgression, nous posons un acte de désobéissance civile destiné à manifester notre résistance et l’irrépressible liberté de la marche de nos consciences. Malgré les sommations nombreuses que nous avons pu recevoir, les quelques interpellations et les intimidations que les animateurs ont pu subir, aucun veilleur n’a jamais été emmené en garde à vue, ce qui est assez surprenant dans un contexte où les opposants au mariage homosexuel sont arrêtés à tout va.

Comment expliquer cette relative tolérance à notre égard ? Nous avons pu constater à quel point les forces de l’ordre étaient embarrassées et divisées face à nous. Il est en effet très délicat d’embarquer des personnes qui n’entravent pas la circulation, ne font pas de bruit, récitent des poésies et proclament, à la suite de Dostoïevski, que « la beauté sauvera le monde ». Apparemment inoffensive, cette révolution intérieure, culturelle et spirituelle que nous avons lancée est bien plus subversive qu’il n’y paraît. Elle contamine notamment les forces de l’ordre qui nous entourent. Un veilleur a pu discuter avec l’un d’eux dimanche dernier, et le policier lui a confié : « Nous sommes entre 80 et 90% à être de votre côté. Nous sommes de plus en plus écœurés par les ordres très sévères que nous recevons contre les opposants au mariage homosexuel, alors même qu’on nous a demandé, lors de la manifestation des antifascistes, de ne pas intervenir, tandis que nous assistions au cassage du quartier de la Bastille. » Certains CRS rient de bon cœur avec nous, d’autres obéissent aux ordres en nous faisant savoir qu’ils le font à contrecœur. Lors d’une veillée, nous avons lu un discours du général McArthur sur la jeunesse, et un gendarme, qui connaissait ce discours par cœur, l’a récité en même temps que nous. Oui, cette flamme que nous allumons est contagieuse.

Les Veilleurs entendent donner l’étincelle qui permettra l’embrasement d’un véritable réveil des consciences, par la médiation de la culture, de la pensée et des arts. A chaque veillée, depuis le mois de juin, nous demandons aux personnes présentes de prendre un moment de silence pour penser à l’engagement concret qu’elles pourront prendre, dès le lendemain, chacune selon son charisme propre, pour promouvoir à l’intérieur des associations, quels qu’ils soient, à l’intérieur des syndicats, des partis politiques existants ou des médias, le sens de l’homme que nous défendons. Nous assistons à la naissance d’une génération qui a enfin saisi le sens de la citoyenneté et de l’engagement, et qui est porteuse d’espérance pour l’avenir.

L’Europe, actuellement, a choisi de suivre la voix trompeuse des Sophistes, plutôt que la sage pensée des Philosophes. Oui, l’Europe est en train de perdre son âme dans une illusion démiurgique digne de Protagoras, lorsqu’elle affirme que l’homme est la mesure de toute chose, et qu’il peut à sa guise nier la réalité et vider les mots de leurs sens – je pense notamment au mariage, à la filiation et à l’altérité et la complémentarité sexuelles.

Nous, Veilleurs, refusons de nous laisser fourvoyer par ces sophistes des temps modernes, et répondons à la suite de Socrate que si l’homme est la mesure de toute chose, alors la folie devient la mesure de toute chose. Oui, à la suite de Socrate, nous sommes prêts à obéir à la seule voix de notre conscience, malgré le blâme ou la condamnation publique, par amour pour la Sagesse et pour la Vérité, par amour pour notre Cité et pour l’Homme. »